Malgré la récente activité volcanique enregistrée près de Grindavík, les voyages en Islande se déroulent normalement. Toute l’équipe a hâte de vous accueillir.

Les volcans en Islande

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volcans Islande

Installée sur la dorsale médio-Atlantique, à cheval entre les plaques tectoniques de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord, l’Islande est également à la verticale du plus important point chaud de la planète. La combinaison de ces deux phénomènes fait de l’Islande le pays le plus volcanique sur Terre. À raison d’une éruption tous les trois ans en moyenne, la trentaine de systèmes volcaniques actifs que compte le pays a craché à elle seule à peu près 1/3 de l’ensemble des laves qui ont été émises dans le monde entier au cours des 500 dernières années. Pas mal pour une île dont la superficie ne représente que 0,07% de l’ensemble des terres émergées de la planète !

Pourquoi un tel volcanisme en Islande ?*

Sous l’effet de la dérive des continents, de longues zones de fracture (ou rift) se sont formées dans l’écorce terrestre. L’une d’entre elle s’étend de l’Océan Arctique jusqu’à l’Antarctique et traverse l’Islande. De part et d’autre de cette vaste zone de divergence, les plaques tectoniques qui composent la croûte terrestre telles les pièces d’un puzzle géant, s’écartent les unes des autres à raison de quelques centimètres par année (environ 2 à 3 centimètres par année en moyenne au niveau de l’Islande). Le volcanisme associé à ce phénomène est dû au fait que le magma sur lequel flotte la croûte terrestre s’engouffre dans le vide créé par l’écartement des plaques.

Par ailleurs, l’écorce terrestre est ponctuée ici et là par des courants magmatiques ascendants, appelés « points chauds » (une cinquantaine environ sur la Terre). Ces colonnes trouvent leur origine dans le manteau terrestre et sont composées de magmas particulièrement chauds qui, moins dense que les matériaux environnants de plus basse température, remontent vers la surface où ils viennent buter sur la croûte terrestre. Cette croûte terrestre est extrêmement fine, soit 30 km en moyenne au niveau des continents, mais à peine 5 à 7 km uniquement au niveau des océans. Au niveau de l’Islande, cette croûte terrestre représente 0,1% du rayon de la Terre, soit l’équivalent d’1 millimètre d’épaisseur si la taille de la Terre était réduite à celle d’une boule de 2 m de diamètre. De ce fait, les points chauds soulèvent littéralement la croûte terrestre et la perforent sans mal, comme le ferait un chalumeau. À ces endroits précis, on observe donc un volcanisme de point chaud particulièrement virulent et qui donne lieu à la formation d’îles et archipels volcaniques quand ils se manifestent au milieu des océans : l’Islande bien entendu, mais aussi les Açores, le Cap Vert, les Canaries, Sainte-Hélène, Hawaï, les Galapagos, etc.

Île volcanique par excellence, l’Islande a commencé à émerger des eaux de l’Atlantique Nord il y a de cela environ 15 à 20 millions d’années, soit près de 50 millions d’années APRÈS la disparition des derniers dinosaures. À cette époque, un point chaud important a convergé avec la dorsale médio-Atlantique et les volcanismes associés à ces deux phénomènes ont conjugué leur force de façon explosive ! N’ayant jamais été en contact avec aucune autre masse terrestre, l’Islande doit ainsi son apparition et sa croissance à l’accumulation progressive de coulées de lave au beau milieu de l’océan. Cet accroissement de l’île est en partie contrebalancé par les forces d’érosion qui la sculptent de façon parfois spectaculaire (glaciers, vent, précipitation, océan, alternance de gel et dégel…), mais pas suffisamment pour l’empêcher de grandir !

Les principaux volcans d’Islande

Ce sont les volcans Grimsvötn et Katla qui se disputent la palme du volcan auquel on doit l’éruption la plus importante depuis les débuts de la colonisation de l’île à la fin du IXe siècle.

Grimsvötn, c’est LE volcan le plus actif d’Islande (8 au cours des 100 dernières années, soit plus de 20% des éruptions du pays à lui tout seul). Il est situé sous le glacier Vatnajökull, à la verticale du point chaud qui soulève la croûte terrestre au niveau de l’Islande. On lui doit notamment l’éruption du Laki qui, à la fin du XVIIIe siècle (1782-1784), bouleversa la nature et la société islandaise. Lakagígar, « les cratères de Laki », se sont formés le long d’une faille éruptive de 25 km. Cette éruption donna lieu à la formation de 130 cratères qui émirent 15 milliards de mètres cubes de lave, soit l’équivalent d’un cube dont chaque arrête serait longue de 2,5 km !

Katla, c’est le nom du géant qui sommeille sous le glacier Mýrdalsjökull, à la pointe méridionale de l’Islande. On lui doit l’éruption d’Eldgjá. Plus ancienne (elle date de l’an 934), ses traces ont en grande partie était recouvertes par les laves du Laki. On estime pourtant que cette éruption fut vraisemblablement la plus violente jamais enregistrée en Islande depuis l’arrivée de l’homme. Aussi le volcan Katla, qui somnole depuis bien trop longtemps maintenant pour ne pas être soupçonné de manigance tellurique, est-il le plus craint et le plus surveillé de tous les volcans islandais, sa dernière éruption en date (1918) étant survenu il y a environ 100 ans, alors que ce volcan entre normalement en éruption tous les 50 ans en moyenne.

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Mais qu’à cela ne tienne. Le volcan Bárðarbunga finira peut-être par mettre tout le monde d’accord ! Certes, sous l’épaisse couette de glace du Vatnajökull, le volcan somnole depuis bien longtemps maintenant. Mais suite à l’éruption d’Holuhraun survenue au nord du volcan sur une période de 6 mois en 2014-2015, éruption qui a donné lieu à la formation d’un champ de lave de 85 km2 (1,6 milliards de mètres cubes de lave, soit l’équivalent d’un cube dont chaque arrête serait longue de près de 1,2 km), peut-être doit-on s’attendre, après de nombreux siècles de faible activité, à un réveil durable de la bête ? Et dieu sait ce que nous réserve Bárðarbunga ! On doit par exemple à ce système volcanique la coulée de lave de Þjórsárhraun qui s’est formée il y a environ 8700 ans et reste à ce jour la plus grande de la planète à s’être formée après la fin de la dernière ère glaciaire (975 km2, 25 milliards de mètres cubes de lave, soit l’équivalent d’un cube dont chaque arrête serait longue de quasiment 3 km). Autant dire que bien énervé, Bárðarbunga aurait vraiment de quoi faire parler de lui pendant quelques années…

L’Islande a été le théâtre de nombreuses éruptions au cours des derniers siècles, pas nécessairement cataclysmiques mais toujours très spectaculaires. Certains volcans tels qu’Askja ou Hekla ont par exemple marqué durablement les paysages mais aussi les esprits des Islandais.

Le volcan Hekla, suite à une éruption majeure au début du 12è siècle, fut longtemps considéré par la Chrétienté comme étant l’une des portes de l’Enfer. Aujourd’hui, il est l’un des plus actifs d’Islande, ayant connu une série de 6 éruptions entre 1947 et 2000 (soit une éruption tous les 10 ans en moyenne). Après bientôt 20 ans d’accalmie, sa prochaine éruption est attendue de pied ferme !

Quant à Askja, son éruption en 1875 a poussé des milliers d’Islandais, originaires principalement du quart nord-est de l’île, à quitter leur pays pour immigrer vers le Nouveau Monde (Brésil, États-Unis, et surtout Canada, dans la région de Winnipeg). Suite à une recrudescence de l’activité sismique dans la région du volcan au cours des 10 dernières années, une nouvelle éruption semble imminente.

Surprise surprise !

Comme l’a démontré le volcan Eyjafjallajökull en 2010, bien malin celui qui saura prédire où et quand se déroulera la prochaine éruption en Islande et surtout, quelles conséquences elle pourra avoir. Qu’on se le rappelle, Eyjafjallajökull n’était absolument pas sur les radars des vulcanologues islandais quand, au printemps 2010, une éruption mineure du volcan suffit à perturber pendant des semaines le trafic aérien à l’échelle de l’Europe entière. Non loin de là, les habitants de l’archipel des îles Vestmann peuvent aussi témoigner du fait que la vie d’une communauté peut être totalement chamboulée du jour au lendemain par une éruption complètement inattendue. Ainsi, dans la nuit du 23 janvier 1973, quelle ne fut leur surprise de voir une fontaine de lave dans ce qui n’était encore qu’un champ à vaches quelques heures plus tôt ! C’est ainsi que le volcan Eldfell est apparu de nulle part, forçant l’évacuation d’urgence des 5200 habitants du village d’Heimaey.

D’après vous, quel nom islandais imprononçable fera demain la une des manchettes ? Öræfajökull, Snæfellsjökull, Herðubreið, Tungnafellsjökull, Kerlingarfjöll… Ce ne sont pas les options qui manquent.

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